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Adrian Costea a la fois précurseur et héritier de Constantin Brancusi

Data publicarii: 16.10.2012 23:06:00

 

Adrian Costea a toujours eu une créativité débordante dans beaucoup de domaines et une exigence de pensée maladive que je n’ai jamais rencontrées ailleurs. Il fut conseiller personnel de plusieurs présidents, et donc de plusieurs gouvernements, s’impliquant profondément dans la haute politique et la haute diplomatie. En même temps, durant de longues années, Adrian Costea fit aussi du commerce de produits pétroliers à l’échelle planétaire, de l’immobilier de prestige, et de l’édition haute gamme. De la même manière que face à ce passé hors-norme, si on essaie de « qualifier » Adrian Costea en tant que sculpteur, il se situe, là-aussi, au-delà de toute appréciation commune : talentueux, doué, sensible ou novateur… Adrian Costea est un visionnaire, surplomband et abandonnant tout le reste.

 

Un jugement bien pensé sur la sculpture d’Adrian Costea doit se présenter sous deux points de vue, à mon sens. Le premier concerne la sculpture en tant que telle, mis à part tout contexte historique. C’est alors qu’apparaît la question légitime suivante : que disent les œuvres de Costea ? Se suffisent-elles à elles-mêmes en tant que produits mentaux et matériels ? Si on les observe sous cet angle, on découvre qu’elles évoquent le monde des formes élémentaires, et une géométrie évadée de son plan, matérialisée dans l’espace de telles sorte qu’elle rend accessible l’harmonie du cosmos, la musique et ses rythmes primordiaux. En regardant de cette manière, on ne peut que constater qu’Adrian Costea a une conscience très élevée de la forme et en même temps une attitude profondément pré-brancusienne face au réel. Sa sculpture exprime sans équivoque cette réalité.

 

 

“Geisha Koimurasaki…”, alliage d’acier cuivré et patiné, H 2950 mm

 

Mais si on juge cette fois-ci de l’autre point de vue, c’est-à-dire dans la perspective d’une dynamique historique de la sculpture, Adrian Costea est aussi post-brancusien et cela parcequ’il clôt un cycle : sa sculpture tire et développe les conséquences finales de la non-figuration illustrée et consacrée par Constantin Brancusi. En effet, Brancusi n’est pas un sculpteur abstrait, comme beaucoup l’ont pensé par erreur, mais un sculpteur non-figuratif, même s’il existe d’innombrables connotations cosmogoniques dans son œuvre.

 

La sculpture d’Adrian Costea, elle, n’a même pas besoin de cette « dépendance négative » vis-à-vis du figuratif : on y reconnaît les éléments constitutifs de l’univers, avant que l’être ne devienne source de contemplation et repère pour la conscience de soi, avant l’apparition du monde vivant marquant un âge ultérieur, bien plus tardif, c’est l’âge ancestral d’un cosmos qu’on pourrait appeler neutre ou mécanique.

 

Négation de la gravitation et réaffirmation de la rhétorique

 

“Eppur si Muove”, alliage d’acier cuivré, H 2060 mm

 

La sculpture d’Adrian Costea, tout comme celle de Brancusi, est ascensionnelle : elle ne joue pas avec les règles de l’attraction et de la pesanteur mais fait abstraction de la gravitation et de son existence, et ce, peu importe la masse et le poids portés par les œuvres. Mais, contrairement a Brancusi qui purifie la forme jusqu’à la dissoudre dans l’idée, Adrian Costea l’articule : les formes sont cumulatives, composées, épouvantées par l’éventualité de la solitude… En dehors de la corporalité finale de l’œuvre, la relation entre les parties devient une dimension fondamentale où la communication entre les formes primaires mais surtout les harmonies finales s’érigent sur un hallucinant collage des composantes. La sculpture n’est donc pas uniquement la totalité de l’ensemble constitué mais aussi la manière très sophistiquée avec laquelle communiquent entre eux le cylindre et la sphère, ou le cône et l’ovoïde. 

 

Une très vaste rhétorique des formes essentielles anime l’œuvre sculpturale d’Adrian Costea, et ce fait marque une fois de plus la différence mais aussi la complémentarité avec Constantin Brancusi.

 

Si Brancusi s’éloigne constamment de la construction systémique jusqu’à l’exclure totalement dans sa dernière période créative, où son purisme devient l’issue inévitable d’une dialectique avec l’antirhétorique, dans le cas d’Adrian Costea nous avons affaire à une réaffirmation de cette rhétorique des formes essentielles, une rhétorique en tant qu’exercice abstrait de langage.

 

 

“À la Recherche du Temps Perdu”, alliage d’acier, H 4080 mm

 

Ce que nous avons ici, c’est de la syntaxe pure. Il ne s’agit nullement d’un discours extérieur qui tente de communiquer des messages extérieurs à sa propre réalité : chaque élément de la composition peut être une œuvre en soi, individuelle, mais la logique avec laquelle les parties sont orchestrées et agencées dans l'espace compose une construction symphonique totale, profonde et consubstantielle à la forme plastique.

 

 

 

Détail “L’Oiseau de Paradis”, alliage d’acier, cuivré et patiné, H 3205 mm

 

Ouroboros, le serpent qui se mord la queue

La sculpture d’Adrian Costea ne s’inspire de personne et de rien. Elle crée sa propre forme. La géométrie en tant que telle n’existe pas : elle n’est qu’une création mentale, une réduction du réel à ses éléments primaires (le point, la ligne et leur dérivés pour la géométrie plane, et le cylindre, la sphère, le cône ou la pyramide pour la géométrie de l’espace). Chez Adrian Costea, la forme prend naissance directement à partir de ces éléments qui apartiennent à un langage primordiale, irréductible, axiomatique et géométrique. Car lorsque le figuratif finit par épuiser ses ressources, on constate avec étonnement que la géométrie est primordiale ; le figuratif apparaît bien après, comme un symptôme de l’épuisement de l’être humain dans sa relation à l’univers, et donc, dans sa relation avec la matrice primordiale.

 

Ansi, en tant que pure géométrisme spatiale, la sculpture d’Adrian Costea marque simultanément l’achèvement du cycle historique du figuratif et du non-figuratif, et le début de ce même cycle, avant même l’apparition de la figuration. Adrian Costea, en ce sens, est donc à la fois prébrancusien et postbrancusien, puisque la géométrie fondamentale et élémentaire qui compose sa sculpture se situe à la fois avant et après Brancusi ; ce cycle perpétuellement renouvelé entre l’origine et la fin des formes de la vie qu’exprime Costea dans ses œuvres s’illustre parfaitement par l’image du serpent Ouroboros qui se mord la queue, lui-même symbole du cycle de la vie.

 

Malgré tout, pour situer et maintenir ces œuvres dans des coordonnées historiques, on observe dans la sculpture de Costea une importante dimension postindustrielle, et donc postmoderne. Ses formes chantent un requiem monumental pour tout un imaginaire industriel.

 

 

“Albatros”, bronze nickelé, H 1570 mm

 

L'industrie classique, fin XIXe – début XXe, fondée sur des mécanismes et des assemblages et qui a achevée sa vie perdure dans la sculpture d’Adrian Costea à travers ses modules et ses découpages mécaniques.


Adrian Costea, avec une aisance inouïe, les récupère et les place dans une syntaxe qui n'a plus rien à voir avec leur fonction originelle mais seulement avec la mémoire du lieu de leur provenance.

La sculpture d’Adrian Costea est une sculpture monumentale dans laquelle l’extinction de la civilisation industrielle vit son expression la plus complète : le stockage inconscient dans une réalité symbolique.

 

Sculpter la matière du Big Bang

 

La Klépsidre du Chronos, bronze massif nickelé, H 930 mm

 

En comparant Adrian Costea à Constantin Brancusi, en fait on ne met pas côte a côte deux artistes qui sont en soi incomparables, mais deux attitudes, deux visions, deux univers. En effet on peut dire que les deux capacités créatives restent parfaitement sur un même plan, face à face, comme deux repères artistiques d’une profondeur et d’une envergure indiscutables. Chez Brancusi on trouve plus de sobriété, de réflexivité et d’intimité, tandis que chez Costea il y a une expressivité débordante et une forme de célébration affirmative. Brancusi est elliptique pendant que Costea est baroque. Dans le processus de création, Brancusi part de la vie incarnée dans sa chair comme matériau, Costea part de la vie comme puissance, avant et après son incarnation dans quelle forme que ce soit, il sculpte une matière primordiale incandescente - ou, selon le cas, glaciale -, celle que lui offre la force irrésistible et incontrôlable de la vie, c’est-à-dire celle du Big-Bang lui-même.

 Le 26 juillet 2012, Bucarest

(texte écrit à partir d’une suite d’interviews et d’articles spécialisés,

principalement extrait du n°4 de la revue Acolada, avril 2012;

traduit de l’original en roumain, adapté et mis en forme

par Cazimir Costea, diplômé en Arts et Langage à l'EHESS, Paris)

 


 

Auteur: PAVEL SUSARA

 

  • Président de l'Association des Experts et Evaluateurs d'Art en Roumanie
  • Critique et historien d'art spécialisé dans l'histoire de l'art contemporain
  • Membre de l'Association Internationale des Critiques d'Art
  • Expert en Art accrédité par le Ministère de la Culture et membre de l'Union des Artistes Plastiques de Roumanie
  • Chercheur en l'histoire de l'Art à l'Institute de l'Histoire de l'Art, auprès de l'Academie Roumaine
  • Auteur, monographe, poète, publiciste et écrivain, membre de l'Union des Ecrivains de Roumanie 

 _______________________________________

 

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Autor: Pavel Şuşară
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Nume: Aram C. New York (Oct, Fri 19, 2012 / 14:52)
O critica prea scurta pt dimensiunea subiectului. Un asemenea text ar trebui sa trezeasca din indiferenta toata Romania. Daca eu am inteles bine de talentul d-lui Costea poate depinde acuma faima intregii natiuni romane. Poate in acest fel scapam de frunza doamnei Udrea si de grotecul expozitiilor IC romanesc.Cred ca statul roman ar trebui sa se trezeasca!
Calde felicitari d-lui Pavel Susara si d-lui M.manega directorul revistei certitudinea.
Nume: Aram C. New York (Oct, Fri 19, 2012 / 14:52)
O critica prea scurta pt dimensiunea subiectului. Un asemenea text ar trebui sa trezeasca din indiferenta toata Romania. Daca eu am inteles bine de talentul d-lui Costea poate depinde acuma faima intregii natiuni romane. Poate in acest fel scapam de frunza doamnei Udrea si de grotecul expozitiilor IC romanesc.Cred ca statul roman ar trebui sa se trezeasca!
Calde felicitari d-lui Pavel Susara si d-lui M.manega directorul revistei certitudinea.
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